Pisa. 17. Aprile. 1828.
[4302,5]
Prolato as.
[4302,6]
M. Newton avoit donné la solution de ce
problême...; e[et] M. Fatio de Duillier venoit d'en publier une
solution très - embarassée... M.
Bernoulli, effrayé des calculs de M. Fatio, se mit a cercher par une autre voie
le solide de la moindre résistance, et ne fut pas longtems à le trouver.
Les grands Géometres connoissent certe espece de paresse qui préfere la
peine de découvrir une vérité à la contrainte peu agréable de la suivre
dans l'ouvrage d'autrui; en général ils se lisent peu les uns les
autres,
*
(Nota. Nous ne disons
4303 point qu'ils ne se lisent pas, mais qu'ils
se lisent peu: en ce genre un coup d'oeil jetté sur un ouvrage suffit
aux maîtres pour le juger. Il n'en est pas de même en Littérature.) et
peut-être perdroient-ils à lire beaucoup: une tête pleine d'idées
empruntées n'a plus de place pour les siennes propres, et trop de
lecture peut étouffer le génie au lieu de l'aider. Si elle est plus
nécessaire dans l'étude des Belles-Lettres que dans celle de la
Géométrie, la différence de leurs objets er des qualités qu'elles
exigent, en est sans doute la cause. La Géométrie ne veut que découvrir
des vérités, souvent difficiles à atteindre, mais faciles à reconnoître
dès qu'on les a saisies; et elle ne demande pour cela qu'une justesse et
une sagacité qui ne s'acquierent point. Si elle n'arrive pas précisément
à son but, elle le manque entièrement; mais tout moyen lui est bon pour
y arriver; et chaque esprit a le sien, qu'il est en droit de croire le
meilleur: au contraire, le mérite principal de l'éloquence et de la
Poësie, consiste à exprimer et à peindre; et les talens naturels
absolument nécessaires pour y réussir, ont encore besoin d'être éclairés
par l'étude réfléchie des excellens modeles, et, pour ainsi dire, guidés
par l'expérience de tous les siècles. Quand on a lu une fois un problême
de Newton, on a vu tout, ou l'on
n'a rien vu, parce que la vérité s'y montre nue et sans réserve; mais
quand on a lu et relu une page de Virgile ou de Bossuet, il y reste encore cent choses à voir. Un bel esprit
qui ne lit point, n'a pas moins à craindre de passer pour un écrivain
ridicule, qu'un Géometre qui lit trop, de n'être jamais que
médiocre.
*
D'Alembert, Éloge de M. Jean Bernoulli.
4304 Non si potrebbe dire della metafisica appresso a
poco il medesimo che della Geometria, e così scusare chi in metafisica amasse
più di pensare che di leggere; chi pretendesse di essere metafisico senz'aver
letto o inteso Kant; chi si contentasse
talvolta di conoscere i risultati e le conclusioni delle speculazioni e
ragionamenti de' metafisici celebri, per poi trovarne da se stesso la
dimostrazione, o convincersi della loro insussistenza? La metafisica ha colle
matematiche non poche altre somiglianze: anche in metafisica una proposizione
dipende spesso da una serie di proposizioni per modo ch'è impossibile vederne
colla mente la dimostrazione tutta in un punto; e spesso chi è salito per questa
serie fino a quell'ultima verità, ne acquista la convinzione, e ne vede allora
perfettamente le ragioni, che d'indi a poco non saprebbe più rendere nemmeno a
se stesso, benchè la convinzione gli duri. Anche in metafisica, come in affari
di calcolo, moltissime proposizioni e verità si credono sulla sola fede di chi
ha fatto il lavoro necessario per iscoprirle e renderle certe; lavoro troppo
lungo e difficile per essere rinnovato {e rifatto,} o
seguito a passo a passo da altri, anche uomini della professione.
(Pisa. 17. Aprile. 1828.)
{{- ( Il cui genio
*
(di Laplace) è per me come quei Veri che
pochi veggono, ma che son creduti da tutti, perchè uno spirito
superiore li vede e li mostra.
*
Daru, Risposta al discours de réception di Royer-Collard all'Accad. Franc.
nell'Antologia di Firenze, n.
86. p. 138.)}}