Pisa. 19. Maggio. 1828.
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On peut dire en un
sens de la Métaphysique que tout le monde la sait ou personne, ou pour
parler plus exactement, que tout le monde ignore celle que tout le monde
ne peut savoir. Il en est des ouvrages de ce genre comme des pieces de
théatre; l'impression est manquée quand elle n'est pas générale. Le vrai
en Métaphysique ressemble au vrai en matiere de goût; c'est un vrai dont
tous les esprits ont le germe en eux-mêmes, auquel la plûpart ne font
point d'attention, mais qu'ils réconnoissent dès qu'on le leur montre.
Il semble que tout ce qu'on apprend dans un bon livre de Métaphysique,
ne soit qu'une espece de réminiscence de {ce}
que notre ame a déjà su; l'obscurité, quand il y en a, vient toujours de
la faute de l'auteur, parce que la science qu'il se propose d'enseigner
n'a point d'autre langue que la langue commune. Aussi peut-on appliquer
aux bons auteurs de Métaphysique ce qu'on a dit des bons écrivains,
qu'il n'y a personne qui en les lisant, ne croie pouvoir en dire autant
qu'eux.
*
D'Alembert, Essai sur les élémens de philosophie,
article 6. È facile il vedere che tutti questi periodi sono traduzioni
l'uno dell'altro; ma la proposizione ch'essi contengono, è molto vera e
notabile. (Pisa. 19. Maggio. 1828.)